La création d’applications vocales, et en particulier d’assistants vocaux, demande la mise en œuvre, parfois complexe, de nombreuses briques techniques ( ASR, NLU, NLP, TTS, applicatifs,… ). Et ceci qu’elles fonctionnent sur des terminaux spécifiques destinés au grand public ( Alexa d’Amazon, Google Home,…), sur des terminaux spécialisés (automobiles, systèmes domotiques,…) ou sur des terminaux mobiles ( smartphones, tablettes,…).
Des grands acteurs industriels américains (GAFAs) proposent des systèmes qui simplifient la création de telles applications en utilisant des systèmes favorisant leur propre stratégie industrielle. Toute entreprise qui développe et déploie des applications sur ces systèmes crée donc de la valeur au profit d’opérateurs qui sont ou seront leurs concurrents, voire leurs prédateurs. Les fournisseurs d’applications vocales, et en premier lieu les grandes entreprises françaises et européennes, souhaitent donc pouvoir développer et exploiter des services fonctionnant sur tout système, sans dépendre exclusivement de ceux proposés par les GAFAs.
Cela est possible car de nombreux acteurs (éditeurs logiciels, sociétés de services, laboratoires de recherche, développeurs indépendants, …) proposent des composants pouvant être assemblés pour créer des applications vocales parfaitement adaptables à la stratégie de chacun. Mais leur adoption nécessite de garantir que ces développements, sur lesquels vont rapidement reposer une part croissante de la stratégie de leurs promoteurs, vont bénéficier au moins de la même simplicité de développement, de la même fiabilité et de la même pérennité que les systèmes proposés par les GAFAs. Cette exigence est difficilement compatible avec la fragmentation des offres techniques et la disparité des acteurs à mobiliser.
J’invite l’ensemble de ces acteurs à se regrouper au sein d’un forum regroupant toute entreprise française productrice et utilisatrice de technologies vocales. Une communuaté qui favorise la création d’offres cohérentes, fiables, scalables et interopérables, tant au niveau technique que commercial.
Elle formalisera également le souhait de l’ensemble de ses membres que les applications vocales, prochain territoire de la révolution digitale, soient développées dans le respect des intérêts de leurs fournisseurs et de leurs utilisateurs, français et européens.